Souffrance à La Poste : Le siège s’embourbe dans le déni
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Communiqué de presse de la Fédération Sud PTT du 20 octobre 2016.
Il aura fallu plus d’une semaine, et la sortie de la lettre signée par 8 cabinets d’experts auprès des CHSCT, pour que le siège de La Poste s’exprime sur la crise sociale dans l’entreprise. Sylvie François, DRH du groupe, s’est chargée de la besogne via une interview donnée au journal Le Monde. On ne peut que constater que ces 10 jours de réflexion ont accouché d’une souris. Mme François reprend les éléments de langage utilisés par son homologue de la branche Courrier-Colis sur RTL : dans une entreprise de 260 000 personnes, il est normal qu’il y est des « situations humaines difficiles ». En somme la même rhétorique sur les inévitables dommages collatéraux. Elle reprend y compris le chiffre de 3 suicides reconnus comme accidents du travail, alors que La Poste se fait une spécialité de contester la reconnaissance professionnelle des suicides ! Mme François ajoute tout de même sa touche personnelle en affirmant que « dire qu’il y a quelque chose de globalement négatif » relève de « l’amalgame ».
François Hollande est aussi convoqué, puisqu’au sujet de l’absentéisme, la DRH parle d’un « infléchissement » de la hausse du taux d’absences. Un copier-coller de la communication gouvernementale sur la courbe du chômage, dans une boîte qui, rappelons-le a un taux d’absentéisme de près de 50% supérieur à la moyenne des entreprises en France. Quand on parle de déni...
Pourtant la réalité explose tous les jours à la figure de la direction. Mardi c’est une factrice de Montpellier qui a fait une tentative de suicide. L’établissement dans lequel elle travaille est un véritable condensé de violence patronale. Les pressions managériales sont continuelles, les conseils de discipline pleuvent (une quinzaine !), les accidents de travail sont légion (plus de 60 sur 200 facteurs-trices !). Voilà le vrai visage de « l’entreprise humaine et responsable » décrite par Sylvie François.
Seule annonce, celle de l’ouverture de négociations sur les conditions de travail dans la branche Courrier-Colis.
Nous sommes plus dans la communication et la recherche d’une porte de sortie que dans la réelle prise en compte de l’ampleur du problème. D’une part la souffrance au travail concerne l’ensemble des branches et des métiers de La Poste. Si négociations il doit y avoir, elles doivent concerner l’ensemble de l’entreprise. D’autre part il est hors de question pour la fédération SUD PTT de s’engager dans une nouvelle pitrerie du type commission Kaspar ou « grand dialogue ». La situation est suffisamment grave pour que les vrais sujets, comme les réorganisations et l’emploi par exemple soient traités sérieusement.
SUD PTT s’adresse aux autres fédérations de La Poste pour qu’une démarche unitaire permettant d’avancer sur ces questions soit entreprise.
