Communiqué de presse de la Fédération Sud PTT du 26 mars 2020.
Depuis le début de la crise sanitaire que nous traversons, la direction du Réseau des bureaux de Poste et de la Banque va d’ordres en contrordres.
Si dans un premier temps, la décision avait été prise de n’ouvrir que 1 000 bureaux prioritaires, rapidement la liste a été entendue à 1 600 bureaux. Mais dans quelles conditions ces bureaux ont été ouverts ?
Comme dans les autres services de La Poste, les équipements en masques et gels hydro-alcoolique sont très variables d’un site à l’autre. Se pose aussi la question de la sécurité des postier·es, puisque la présence de vigile n’est pas systématique.
Face à cette crise, la direction du Réseau des bureaux de Poste redécouvre ses missions de services publics. Si une liste d’opérations, dites essentielles, a été définie chaque direction locale reste libre de proposer tous les services, qu’ils soient postaux, bancaires et de téléphonie.
Malgré la crise sanitaire et les risques pris par les postier·es, il faut vendre ! Le profit avant tout !
Le nombre d’agents porteurs ou suspectés d’être porteur du Covid-19 se multiplie au fil des jours. Là aussi les consignes sont confuses et interprétables. Les collègues ne sont pas forcément placés en quatorzaine ! Des directions locales n’hésitent pas à taire les Secteurs où des collègues sont contaminés afin de maintenir des bureaux ouverts ! Impensable !
Pour SUD PTT, il est surtout urgent d’appliquer les mesures concrètes pour la santé des personnels (masques, gel hydro-alcoolique, lingettes désinfectantes, désinfection des locaux…) conditions sine qua none pour ouvrir les bureaux.
Les usager·es de La Poste sont aussi impactés par la désorganisation de la direction du Réseau. Il n’y a pas de liste des bureaux ouverts et de leurs horaires. La direction nationale se défausse de sa responsabilité sur les directions locales ; à elles à se débrouiller avec les moyens du bord.
Si la situation n’est pas claire pour les agents, elle est encore plus obscure pour les usager·es ! Ce manque de lisibilité renforce les inégalités de traitement sur le territoire. Au final, les ordres contradictoires incessants rajoutent du stress à cette situation sans précédent, désorganisent le travail et contribuent à générer des incivilités.
Les prestations sociales sont une échéance toujours importante dans l’activité des bureaux de Poste, en particulier dans cette période. Nos inquiétudes et celles du personnel sont grandes, puisqu’il reste moins de 10 jours pour s’y préparer. Face à une direction nationale qui refuse de prendre des mesures claires et précises, quel sera l’état du Réseau des bureaux de Poste ? Combien de bureaux pourront
être ouverts, combien de postier·es seront en capacité de travailler ?
Pour faire face à cette période complexe et exigeante, direction nationale incite les directions locales à embaucher « de la force de travail variable » (intérimaires) à peine formée quitte à augmenter la propagation du virus ! Là aussi impensable !
Pour Sud PTT, la seule opération essentielle sont les retraits d’espèces pour les client·es ne disposant pas de moyen de paiement. Nous demandons de restreindre l’ouverture des bureaux à 3 jours maximum par semaine avec des horaires réduits ce qui permettra à toutes les équipes de pouvoir bénéficier de repos indispensables dans la période. Une communication large doit être faite en ce sens.
Toutes les augmentations de découvert demandés par les client-es doivent être acceptées. Il ne doit pas y avoir d’interdiction bancaire. Aucune pression ou incitation à la vente de produits ou services ne doit avoir lieu, dans l’ensemble des services de La Banque Postale et du Réseau.
C’est à ces seules conditions que les missions de service public et la santé et la sécurité des postier·es pourront être garanties.